Les plateformes numériques sont devenues LES vitrines principales des institutionnels du tourisme. Sites responsive, réseaux sociaux ou applications mobiles, ces outils ne sont désormais plus uniquement des plateformes d’informations mais des outils de communication et un moyen de se différencier. Tour d’horizons des différentes stratégies adoptées par les institutionnels du tourisme pour booster leur activité touristique (mais pas que), à l’occasion du salon DepTour.
Si pour de nombreux industriels, la stratégie digitale est un élément qui a été intégré depuis plusieurs années, certains institutionnels du tourisme ont encore du mal à trouver leur voie en la matière.
Manque d’expériences, de conseils ou tout simplement de connaissances du côté des avancées technologiques, certaines institutions peinent encore à se créer une vitrine 2.0 efficace.
Pour le Calvados, 2018 représente une année charnière en la matière avec une refonte totale de leur site “touristique” et la création d’une plateforme dédiée à l’attractivité qui verra le jour en avril 2018.
“Nous avons souhaité créer une site dédié, en plus de la promotion touristique, à l’attractivité de notre département pour venir s’y installer. Notre objectif est d’attirer de nouveaux profils, des investisseurs et donc créer de l’emploi.
Nous misons désormais sur une double plateforme aux fonctionnalités bien distinctes”, explique Armelle Le Goff, chargée de relations presse chez Calvados Tourisme.
“En parallèle nous avons enrichi notre plateforme touristique d’un Chat relié à l’application Messenger (Facebook) qui permet à l’internaute de communiquer avec notre community manager en direct pour toutes questions concernant son séjour. C’est important de s’ouvrir aux nouveautés en matière de digital même si nous savons que nous avons encore du chemin à parcourir”.
L’application mobile n’est plus une priorité
Dans le Vaucluse on préfère miser sur les réseaux sociaux et le marketing inspirationnel “nous allons reprendre notre site web qui est devenu obsolète. Cependant nos réseaux sociaux rencontrent un franc succès puisque nous arrivons 5e en 2017 au classement de We like Travel en matière d’interactions” confie Julia Brillard, directrice communication chez Vaucluse Provence Attractivité.
« En revanche nous nous sommes aperçus que l’application mobile ne rencontrait pas l’engouement attendu. Il y a une vraie difficulté pour les institutionnels du tourisme à faire connaître leur propre appli mobile et finalement, elle est rarement téléchargée ».
C’est le constat que faisait par ailleurs Frédéric Cavazza, consultant, qui déclarait lors des ET13 qu’une « application mobile c’est plus de 30 000 euros d’investissements et c’est très peu rentable car plus personne n’en télécharge, il y en a trop ».
Cependant, les applications à destination d’un usage spécifique trouvent, elles, des utilisateurs. Chez Savoie Mont-Blanc « Nos applications mobiles pour les randonneurs (22 000 téléchargements) et cyclistes (10 000 téléchargements) fonctionnent très bien. Nous y avons intégré des parcours personnalisés grâce à un système de géolocalisation et un mode hors connexion ».
L’inspirationnel comme élément marketing
En parallèle, avec plus de 7 000 vues sur Youtube en quelques mois et plus de 4 millions de visiteurs annuels sur son site web en 2017, la vidéo de communication de Savoie Mont-Blanc a séduit de nombreux internautes et notamment les participants du salon du e-tourisme à Pau en octobre 2017.
Un moyen pour la région de mettre en avant les atouts de la destination via des images filmées selon la vision du snowboarder professionnel Matt Charland. « La vidéo est pour nous un véritable atout et nous essayons de l’adapter aux nouveaux usages et demandes, notamment à travers des vidéos à 360° par exemple qui visent une expérience immersive », explique Alice Ramus, responsable on et offline du site officiel de la région Savoie Mont-Blanc.
Les réseaux sociaux prennent toute leur importance pour attiser la curiosité et faire rêver les futurs touristes et les institutionnels l’ont bien compris. En 2017, 82% d’entre eux utilisaient un compte Instagram et 100% détenaient une page Facebook.
Instagram s’affiche notamment comme étant un réseau social en forte croissance avec 800 millions d’utilisateurs à travers le monde en septembre 2017, contre moins de 100 millions en janvier 2013. En revanche, la vidéo a encore du mal à se faire une place en tant qu’outil de communication et ce, malgré l’intérêt qu’elle suscite auprès des internautes.
Créer du contenu pour être vu
La création de contenus reste la problématique principale des institutionnels du tourisme, pour Alice Ramus cela est même « le nerf de a guerre ».
Grâce au réseaux sociaux, les destinations peuvent désormais dynamiser leur site web et autres pages promotionnelles en faisant notamment appel aux « influenceurs »dans le but de booster les audiences ou bien en créant de l’interaction avec les internautes (exemple : concours).
Pour la région Savoie Mont Blanc « cela nous permet d’avoir de la visibilité, de capter une autre cible, celle des millenials, et de créer du contenu facilement. La collaboration avec les blogeurs/influenceurs est quelque chose de nouveau pour les institutionnels et nous allons vers eux pas à pas en s’adaptant ».
Les réseaux sociaux font désormais partis intégrante du budget publicitaire et permettent notamment une forte visibilité sur les écrans mobiles (premier écran dans le monde), Facebook étant une des applications les plus téléchargées au monde.
L’objectif ultime : créer une communauté via cet écosystème 100% numérique qui réagisse et qui soit réactive.
La technologie comme leitmotiv
Si les institutionnels du tourisme ont longtemps été assimilés aux retardataires du digital dans le secteur, les organismes misent désormais sur la technologie et les nouvelles tendances marketing pour valoriser leur destination.
Chatbot, vidéos 360°, réseaux sociaux, live, partenariats avec des influenceurs… Tout est fait désormais pour répondre aux nouvelles demandes et usages, notamment en terme de mobilité.