Shandong
Patrie de Confucius (Kongzi en madarin), la péninsule du Shandong (à l’est des montagnes) borde la mer Jaune et la mer de Bohai. Son climat est agréable, bien que la mousson y soit forte en été. La gastonomie de la région est célèbre. En effet, la cuisine Lu (abréviation de Shandong) est considérée comme une branche importante de la cuisine chinoise. Il ne faut pas manquer les pâtes au couteau (daomian) : des pâtes fraîches découpées à la demande. Le renouveau du confucianisme en Chine a permis une restauration du temple de Confucius à Qufu. Dans une approche plus spirituelle, le Shandong est aussi un haut lieu du taoïsme. Préparez-vous à cheminer sur le chemin de la Voie dans les monts Tai, haut lieu du Dao (la Voie, le chemin). À noter que le Shandong est jumelé avec les régions Bretagne et Pays de la Loire.
À Qingdao se trouve une importante base nautique, construite pour les Jeux olympiques de 2008. Elle ravira les pratiquants de navigation à voile.
Shandong ——–Qufu
Située dans le sud-ouest de la péninsule du Shandong, Qufu est la ville natale du grand maître de la philosophie chinoise, Confucius (551 à 479 avant J.-C.). C’est une ville agréable avec ses remparts fortifiés, ses vieilles demeures impériales et bien sûr ses trois Kong : Kong fu (résidence de Confucius) ; Kong miao (temple de Confucius) et Kong lin (forêt de Confucius).
Au cœur de la ville, l’actuel temple de Confucius a été construit sous les Ming et les Qing en lieu et place du petit mémorial édifié par les disciples de Confucius. Vous emprunterez la porte de la Grande Perfection pour pénétrer dans le pavillon de l’Abricotier où le maître prodiguait ses enseignements et ne manquerez sous aucun prétexte la salle de la Grande Perfection ornée de colonnes et de dragons superbement sculptés où trône une immense statue de Confucius.
À l’est du temple de Confucius, la résidence de Confucius est en fait la demeure privée du clan Kong, qui devint « Première famille sous le Ciel » à la mort du maître et régna sur la ville de Qufu. Bâtie sur l’axe Nord-Sud traditionnel, divisée en bâtiments résidentiels et administratifs, la résidence s’étend sur pas moins de 16 hectares. Vous prendrez le temps d’arpenter quelques-unes des 463 salles et appartements à l’image de la puissance du clan Kong.
À 2 km au nord de Qufu, la forêt de Confucius entourée de remparts de 3 mètres de haut et de 7 km de long s’étend sur pas moins de 200 hectares. C’est là que reposent pour l’éternité Confucius et ses descendants (plus de 100 000 depuis maintenant plus de 2 000 ans).
Promenez-vous à pied ou en calèche au gré des tombeaux, palais ou encore pavillons datant des différentes dynasties chinoises.
Shandong ——– Yantai
Situé sur la côte nord de la province du Shandong, Yantai n’était autrefois qu’un simple village de pêcheurs, cédé à la fin du XIXe siècle sous les Qing aux Britanniques et aux Français après leur défaite lors de la guerre de l’opium. Aujourd’hui, Yantai est une ville côtière agréable avec ses quelques musées, son parc et ses nombreuses plages.
Au cœur de la ville, vous visiterez le musée du vin de Zhangyu pour connaître l’étrange histoire d’une des plus anciennes caves chinoises, le musée des Arts et Traditions populaires de Yantai pour l’architecture de son bâtiment principal, construit à l’époque Qing par la guilde des navigateurs et des marchands et la salle dédiée à Mazu, déesse protectrice des marins ainsi que le récent musée de Yantai, retraçant l’histoire de la péninsule de Jiaodong. Vous pourrez également vous balader dans le parc du Mont Yantai, véritable musée à ciel ouvert pour son architecture coloniale (consulat américain et britannique, etc.) mais aussi chinoise (temple du Roi dragon), et évidemment profiter de l’air marin des plages avoisinantes.
À 75 km au nord-ouest de Yantai, la station balnéaire de Penglai est connue pour avoir été le lieu de séjour des Huit Immortels, dieux dans la mythologie taoïste chinoise ; l’endroit où Qing Shi Huang, le premier empereur chinois, fit « vainement » rechercher les herbes assurant l’immortalité, mais aussi pour ses étonnants mirages.
Henan
Haut lieu de la civilisation chinoise, le Henan (au sud du fleuve) résume à elle seule toute l’histoire de la civilisation chinoise. Des sites néolithiques (village Yangshao) aux capitales Anyang, Luoyang sièges de la dynastie Shang (première dynastie attestée 1600 – 1046 avant J.-C.), en passant par Kaifeng, capitale de la dynastie Song du nord (960 –1127 après J.-C.), le Henan est au centre de l’histoire chinoise. Marco Polo n’a pas manqué de passer par Kaifeng, la plus grande ville de Chine, à l’époque le commerce y était déjà florissant… C’est à Yinxu que les premiers écrits en caractères ont été découverts, le bouddhisme est très présent à travers des sites comme celui des grottes de Longmen. Mais le Henan, c’est aussi de merveilleux paysages de montagnes. En particulier les monts Yuntai où la terre joue à cache-cache avec les nuages.
Henan ——- Luoyang
Luoyang fut, à l’instar des autres villes du Henan, capitale de la Chine et ce à plusieurs reprises. Considérée comme lieu d’origine du bouddhisme chinois, Luoyang abrite le Baima si (Temple du Cheval blanc) fondé en 68 ap. J.-C. par l’empereur Ming des Han orientaux. Les Sutra y furent traduits dès le IIe siècle après J.-C.
À l’extérieur de la ville, on trouve les grottes de Longmen. Il s’agit d’un exceptionnel ensemble de grottes dédiées au bouddhisme. Pendant six siècles, à partir du Ve siècle, des artistes se sont succédés sur le site pour offrir à la dévotion bouddhiste un nombre incalculable de statues plus ou moins grandes de Bouddha et de ses bodhisattvas. Elles ont été sculptées à même la roche dans les grottes et sur la falaise qui surplombe la rivière Yi, à environ 15 km de Luoyang. Malheureusement, de nombreuses statues sont abimées par le temps, par les collectionneurs sans scrupules et les ennemis du bouddhisme. Toutefois, l’impression de force et de puissance tranquille qui se dégage de ce site est sans pareille. Parmi les statues, ne manquez pas celles qui représentent Guanyin (Celui qui considère les appels). Ce célèbre et omniprésent bodhisattva est souvent représenté sous sa forme féminine. De fait, les Chinois l’ont adopté en le confondant avec une divinité taoiste : un immortel. Avant de retourner à Luoyang, faites un détour par le musée des anciennes tombes de Luoyang où sont conservées une vingtaine de tombes de l’époque Han et Song, ainsi que des objets et rituels funéraires.
Henan ——- Dengfeng
On accède à Dengfeng en train depuis Zhengzhou. Lieu historique très ancien, on dit que le site fut la capitale de Yü le grand de la dynastie Xia (2205 av. J.-C.-2197 av. J.-C.). Dengfeng s’appelait alors Ji ou encore Yangcheng. Située au pied des monts Song (Songshan), la ville est aujourd’hui dédiée au gongfu (« maîtrise technique », sous entendu d’un art). La légende raconte qu’il y a plus d’un millénaire des moines (bouddhistes ou taoistes, nul ne sait), lassés d’être la cible des brigands et des soldats, ont développé les arts martiaux pour se défendre. Le temple de Shaolin, devenu très célèbre grâce au cinéma Hongkongais des années 1970, est ouvert à un public passionné ou simplement friand de démonstrations spectaculaires. Il est à la fois école d’art martial, temple bouddhiste et haut lieu du patrimoine culturel chinois. Fondé au Ve siècle par Ba Tuo, un moine passionné d’art martial, le temple renferme une forêt de stupas qui célèbrent les personnalités marquantes du temple.
Le massif des monts Song est une des cinq montagnes sacrées de Chine. Le bouddhisme y est très présent, mais les temples taoistes sont toujours là, même si certains ont été transformés en lieu de culte bouddique. Lors de la dynastie des Song (960-1279), le collège de Songyang (Songyangshuyuan), jusque là demeure de moines bouddhistes et taoistes, fut dédié à l’enseignement de la pensée de Confucius. On le voit, les montagnes sacrées de Chine sont loin d’être exclusives !